Cet espace rassemble des informations sur la communication terrioriale,
prioritairement sur la promotion de la ville et la production de son image.

Les thèmes de la Culture, des Projets urbains, de la Proximité, du Patrimoine,
du Développement économique ou touristique, de la Durabilité sont souvent traités, essentiellement par les villes et métropoles mais parfois aussi
avec d'autres types d'espaces, quelles que soient les échelles.

L'internationalité bretonne

Avec l'association Bretagne international, le marketing territorial proposé par les acteurs bretons s'intéresse aux entreprises locales pour les aider à se développer dans le monde.
Le positionnement de l'association n'est pas celle d'une agence de développement économique qui doit attirer les entreprises à l'exemple d'IDEA 35 pour le département d'Ille-et-Vilaine ou de Nantes métropole développement pour la capitale ligérienne. Il s'agit d'accompagner les entreprises bretonnes dans leur volonté de travailler avec et vers l'extérieur.

Cerner les marchés cibles et les réseaux de distribution, organiser les financements pour s’ouvrir à l’international, maîtriser la réglementation internationale, faciliter les contacts, aider à l’interprétariat, suivre au démarrage ailleurs, monter les dossiers…, l’aide semble importante. Par exemple, dans un salon agricole d'Atlanta, un espace loué par Bretagne International est proposé aux entreprises intéressées, avec un commercial présent pour organiser les contacts.
Autant d'outils de marketing territorial qui répondent aux besoins des entreprises.

Parallèlement, la Bretagne rappelle dans sa presse territoriale (qui n’en a pas les codes mais ressemble plutôt à un dépliant promotionnel par le contenu et la forme) son attractivité plutôt forte. Dans le n°10 de novembre 2008, les arguments de sa croissance économique seraient dûs à la qualité de l'environnement breton qui facilite le cadre de vie ; la formation de la masse salariale locale, prouvée par des chiffres ; les infrastructures dont "des aéroports répartis sur l'ensemble du territoire" (il n'est pas précisé que ce semis est au détriment d'un aéroport puissant qui aurait des liens internationaux nombreux). Rien de bien novateur parmi des arguments repris par l'ensemble des territoires, de Munich à Vancouver ; de Copenhague à Tunis...

Toutefois est reconnu le manque de notoriété de la Bretagne dans le monde, tandis que souvent de nombreux acteurs affirment que la Bretagne et son identité son connues (il est vrai que sa forme géographique est un atout de visibilité et de localisation sur une mappemonde).
L'UEB est mise en avant mais les autres régions françaises font de même avec des PRES plus ou moins puissants, tout comme les 4 pôles de compétitivité (dont aucun n'est mondial) sont noyés parmi les 70 autres pôles français qui devaient être une quinzaine avant l'essaimage (électoral ?) de N. Sarkozy.
Un dernier atout est mis en avant mais là encore rien d'original : la capacité des acteurs à travailler en réseau. Est alors présentée l'agence économique de Bretagne, l'une des dernière instance du CRB qui participe à mettre en réseau.

Enfin, un biscuitier japonais témoigne dans un encart son choix de racheter une chocolaterie de Quiberon car "les valeurs de sérieux, de motivation, d'implication des japonais" se retrouvent dans la manière de travailler des bretons.
Déjà Jacques Le Gall, secrétaire général du groupe Canon France expliquait en 2003 que sur les cinquante sites sélectionnés pour implanter leur entreprise, ils ont trouvé en Bretagne « une population qui avait des valeurs appréciées des japonais : travailleurs avec un sens quasi atavique de l’ouvrage bien fait et de la responsabilité ».
L'argument est là aussi habituel, reste à observer s'il es vrai.

Les 8 courtes brochures en pdf produites par le site internet de Bretagne international, intitulée "Bretagne, Land of excellence and innovation" traitent des pôles d'excellence bretons : Activités industrielles et le cluster RFID (radio frequency identification), l'agroalimentaire, l'énergie éolienne notamment liée à la mer (hydrolienne), les biotechnologies, la construction navale et l'habituel thème du développement durable sont tous présentés en anglais. Une fiche sur les TIC cible le marché chinois avec une plaquette dans cette langue.

La fiche plus générale de 4 pages reprend tout ces thèmes, au fil des photos évocatrices de l'activité économique bretonne. Quelques sphères symboliques peuvent être distinguées au travers des visuels choisis :

- l'aéroport peu grandiose de Rennes ; le TGV > pour l'accessibilité
- la belle plage de Dinard et ses villas ; les menhirs ; un paysage maritime naturel ; une façade d'une maison rennaise à pan de bois ; une entrée de maison typique (bleu et blanc) > pour le patrimoine
- un petit phare sur un port ; un paysage de petit port > pour la typicité
- un surfeur sur la plage > pour concurrencer les baies landaises
- une prairie et ses vaches ; une truie qui nourrit ses petits dans un cadre industriel > pour l'activité agricole
- Océanopolis et le port adjacent en vue aérienne > pour la maritimité
- deux visuels d'activités de fret portuaire > pour l'activité maritime
- la fabrique automobile à la chaîne du groupe PSA > pour l'industrie
- un visuel de galerie commerçante > pour l'urbanité quotidienne
- puis quelques images un peu moins évidentes : une caméra qui évoque l'activité médiatique de la région (peut-être TV Breizh ?), un ingénieur-chercheur qui agite un outil de mesure, des légumes sur un bateau avec un phare en fond d'image.

Sur les photos stéréotypées, le phare comme objet central ou objet de décor est visible trois fois... et c'est le même à chaque fois. Est-ce une spécificité paysagère de la Bretagne ou bien la campagne photographique n'avait pas beaucoup de budget pour une mobilité et toutes les photos ont été prises au même endroit ?

Enfin, sur d'autres documents pdf, plusieurs cartes "Ils sont déjà en Bretagne" témoignent de l'implantation des entreprises étrangères, par nations et par secteur d'activités.

Un film de 2 minutes au sein du site internet présente les acteurs qui sont derrière l'instance. Avec un jingle qui montre un globe terrestre et des buildings, l'interview commence avec un journaliste au faciès breton qui interview tour à tour les 3 porteurs de BI. Les 3 hommes en manque de jeunesse incarnent le caractère sérieux et sage d'une association expérimentée avec des acteurs bien insérés dans les réseaux. L'un d'eux est le Président du Conseil régional, ce qui montre l'appui des pouvoirs publics.
Le contenu de ce film court est solide, même si la performativité est toujours présente : "Il faut une stratégie pour BI" dit l'un alors le journaliste se tourne vers le Président du CRB. Dans son laïus, ce dernier répond que la stratégie du Conseil régional repose sur la structure BI. Ok, les instances travaillent ensemble mais en réalité, chacun se renvoie la balle pour noyer qui a le pouvoir sur qui.

Un défaut tout de même, c'est le rythme de parole des interlocuteurs, légèrement trop rapide, qui aboutit à une mauvaise énonciation de la part de chacun pour le mot principal du film "Bretagne international", alors qu'il devrait être dit lentement pour que l'auditeur l'intègre clairement. C'est comme s'ils n'étaient pas habitués à prononcer la formule...

La Bretagne met en place des outils pour aider les entreprises bretonnes à s'internationaliser mais elle ne propose rien d'innovant, elle fait comme ailleurs.
Le label Produit en Bretagne n'est pas mentionné (sont-ce les mêmes acteurs ?), ni aucune spécificité territoriale, pourtant tellement nécessaire à l'échelle mondiale. Seuls quelques visuels distinguent la Région au phare unique. Le branding territorial n'a aucune place dans les actions d'acteurs régionaux, pourtant à Paris, la Breizh touch met en avant sa singularité. Cette dernière n'existe t-elle que dans le cadre national ? Fait-elle peur ou ridicule au-delà ? Est-ce un bon levier à l'extérieur de la France ?