Une partie des métropoles des Etats-Unis sont estimées en croissance démographique grâce aux centaines de milliers d’immigrants qui maintiennent les niveaux de population tandis que les Américains natifs du pays se déplacent ailleurs en Amérique. Même New York aurait perdu environ 100 000 habitants par an si les étrangers n’étaient pas venus entre 2000 et 2006 selon le Bureau du recensement (précisémment, le recensement a révélé que plus de 1 million d’immigrants se sont installés à New York entre 2000 et 2006, tandis que 600 000 personnes, surtout des américains natifs du pays l’avaient quitté). De même, de puissantes villes comme Los Angeles et Boston aussi diminuer sans immigrants, ce qui menace l’économie locale et les marchés immobiliers. La région de Washington a connu sa croissance la plus lente depuis 1990, les nouveau-nés et les immigrants ayant à peine compenser le nombre record de résidents ayant déménagé, selon le Washington Post. La population de la Nouvelle-Orléans a chuté de près de 290 000 habitants depuis 2005, alors que la ville se remet petit à petit de la destruction causée par l’ouragan Katrina.
Selon William Frey, démographe de la Brookings Institution à Washington, les villes sont conscientes que leur développement repose sur l’immigration. Les villes nord-américaines ont des tailles bien au-delà des villes européennes : Quatorze zones métropolitaines ont des populations de plus de 4 millions d’habitants, dont New York, la métropole la plus peuplée (1er Juillet 2006) avec 18,8 millions d’habitants, suivie de Los Angeles (13 millions) et Chicago (9,5 millions). Outre Paris et Londres, les villes de Berlin, Milan, Athènes ou Barcelone, les plus grandes villes européennes peinent à dépasser les 4 millions (cela dépend des limites choisies).
L’american way of life et à travers elle, l’image de l’Amérique et de ses grandes métropoles qui sont les portes d’entrée des Etats-Unis, semblent éviter le déclin à de nombreuses villes.
Les immigrants ont afflué vers les régions métropolitaines des Etats-Unis, stimulant la croissance. Plus récemment, des américains de naissance ont quitté ces mêmes régions, à la recherche d’une meilleure qualité de vie ou de meilleures perspectives d’emploi.
Avec 36 millions d’immigrants aux USA dont environ un tiers d’illégaux, certaines villes ont de quoi compenser leur problème d’attractivité de population locale.
Mais d’une manière générale, les tendances des années 1990 se poursuivent :
- D’un côté, les villes de la Sun belt, ensoleillées, continuent leur croissance. Atlanta est la ville la plus dynamique avec une augmentation de 890 000 habitants (2000-2006), portant à 5,1 millions sa population. Les autres fortes hausses concernent Dallas-Fort Worth et Houston au Texas, ainsi que Phoenix dans l’Arizona, et Riverside en Californie.
- De l’autre, les villes du nord-est américain, qui forment la Rust-belt (Ceinture de rouille) et l’ancien cœur industriel américain qui a connu un fort exode, continue de décroître. Près de 60 000 personnes ont quitté Pittsburgh (Pennsylvanie) de 2000 à 2006 et les villes de Cleveland (Ohio), Buffalo, New York, Youngstown (Ohio), et Scranton (Pennsylvanie) voient aussi leur population baisser.
Le clivage augmente entre ces deux types de villes américaines, les unes avec la culture de nouvelle économie métropolitaine et celles de la Rust belt où des coûts de logement et la diminution des perspectives d’emploi a favorisé l’exode.
Si le premier critère de la définition des shrinking cities est la baisse de population, les chiffres des migrations étrangères pose la question du déclin des villes. Bien sûr, ces chiffres sont éloignés des flux étonnants des shrinking cities les plus connues qui ont perdu la moitié de leur population en un demi-siècle (Cleveland passe de 914 000 en 1950 à 478 000 hbts en 1990 ; Detroit (Michigan), de 1,850 millions en 1950 à 570 000 en 1990), Newark (New Jersey) Philadelphia (Pennsylvania) Pittsburgh, Saint-Louis (Missouri) et Youngstown (Ohio) étant les villes suivantes qui ont connu leur apogée dans les années 1930.
Reste à étudier si les unes utilisent des techniques d’attractivité différentes des autres ou si chaque ville agit selon ses ressources et en copiant sur les villes gagnantes.