Cet espace rassemble des informations sur la communication terrioriale,
prioritairement sur la promotion de la ville et la production de son image.

Les thèmes de la Culture, des Projets urbains, de la Proximité, du Patrimoine,
du Développement économique ou touristique, de la Durabilité sont souvent traités, essentiellement par les villes et métropoles mais parfois aussi
avec d'autres types d'espaces, quelles que soient les échelles.

la BD d'Angoulême

"Dans la capitale mondiale des bulles" est le titre accordé dans le journal québécois La Presse, pour parler sur une demie-page du 36è festival de la bédé qui se déroule à Angoulême. Cela change d'un propos tiré du journal Le figaro il y a quelques années qui précisait que le festival se passait "à Angoulême, c'est-à-dire nulle part".
L'article québécois se focalise sur la capacité d'une "modeste ville" qui "ne dépasse pas 60 000 habitants en comptant large" à focaliser l'attention médiatique. Rassembler plus de 1000 professionnels et 200 maisons d'éditions, 500 journalistes dont presque la moitié d'étrangers et en plus faire en sorte que tous les grands médias français fassent des éditions spéciales sur l'événement (Libération et son "tout en BD" par ex) ; semble relever de l'extraordinaire. L'interview du directeur artistique est une manière de placer hautement le festival sans que le journaliste n'annonce des informations difficilement évaluables. Ainsi, le festival rival est le californien de San Diego - et encore, il se limite à la production américaine et asiatique -. Exit donc le festival de Bruxelles qui n'est nulle part mentionné alors que Maria Gravari-Barbas (2005) l'annonce comme un festival plus important.
Le festival d'Angoulême est décrit comme "en France, le seul festival non parisien qui soit devenu et demeuré un rendez-vous culturel international et incontournable. Mis à part les cas très particuliers de Cannes et d'Avignon". Rien que ça.
Il faut dire que cette année, le festival a de quoi attiré les médias québécois. Sur le grand écran de la bien nommée cité internationale de la bédé et de l'image, un Welcome in Angoulême est lancé par Steven Spielberg et Peter Jackson qui ont eu l'humour de se déguiser en Dupond et Dupont afin de lancer officiellement le tournage de l'opus 1 du Secret de la Licorne le lendemain aux USA.
On est loin du slogan des années 1980 "Angoulême sort de ses pantoufles" et cela fait un moment que la ville a inscrit spatialement son festival dans la pratique urbaine d'Angoulême. Des rues ont été rebaptisées dont la voie piétonne principale qui accueille un buste d'Hergé. Les bulles fourmillent dans la ville pour que le passant qui a oublié que le festival se tient là chaque année pendant 4 jours, s'en souvienne.
Le festival est né pour montrer que la ville innove et pour se différencier des autres villes.

Gravari-Barbas M., (2005), (en collaboration avec V. Veschambre), S’inscrire dans le temps et s’approprier l’espace : enjeux de pérennisation d’un événement éphémère. Le cas du Festival de la BD à Angoulême, in G. di Méo (coord.), Le renouveau des fêtes et des festivals, Les Annales de Géographie, 285-306