Le mardi 14 octobre, en plus d'une date de soutenance en France...,
les québécois votaient pour les élections fédérales.
Le paysage des rues est alors assailli d’affiches qui présentent les candidats. Elles sont simples : un visage et un slogan sur une affiche cartonnée qui est souvent accrochée à un lampadaire.
La visibilité des candidats passe par cette diffusion pêle-mêle dans la ville (fig.1). Là où la France impose des zonages réglementés afin que les têtes de candidats soient les unes à côté des autres sur les plaques prévues par chaque commune, les québécois ont plus de marge de liberté même si parmi les règles à respecter, il faut retirer les affiches très vite après le vote.
Il n'en est rien. Au mois de novembre, la plupart des affiches des premières élections sont toujours présentes dans le paysage urbain. La presse signale que même le parti Vert pollue la ville en laissant ses pancartes. Rien ne bouge au fil des jours et chaque acteur de ce problème se défend comme il peut :
- les militants qui affichent l'information politique ont disparu le lendemain de l'élection et même un parti affirme que des gens ont relocalisés les pancartes ailleurs pour nuire !,
- les mairies d'arrondissements disent qu'elles vont envoyer un courrier à chaque parti puis sanctionner en les enlevant elle-même pour ensuite envoyer la facture aux partis.
Entre le 14 octobre et le 8 décembre, les québécois votent deux fois : pour les élections fédérales et provinciales. Le problème est que les campagne politiques provinciales ont démarré dans la foulée pour le vote du 8 décembre. Et c'est reparti pour de nouvelles affiches qui s'imposent sur les précédentes (qui sont enfin retirées).
Dès l'annonce des secondes élections, des pancartes étaient installées le lendemain, comme pour montrer que les partis sont réactifs, ont déjà un programme politique pour ces élections qui n'étaient pas prévues.
Les messages sont pauvres, composés d'un visage et d'un slogan avec le logo du parti. C'est l'affichage du chef de file qui compte (Pauline Marois d'un côté et Jean Charest de l'autre), même si le thème de l'économie, crise financière oblige, est mis en avant par le PLQ, avec son slogan "Oui, l'économie d'abord".
Ces affiches témoignent de l'importance accordée à l'image du chef au détriment des idées politiques selon le psychologue Pierre Faubert.
Reste que les citoyens qui s'orientent de plus en plus à voter impulsivement selon l'esthétique, le visuel, ont tout de même la capacité de jouer avec les pancartes imposées par les politiques.
Avant les élections, nombreuses sont les pancartes qui ridiculisent les candidats.
Après les élections, elles sont détournées en moulin à vent. En effet, outre les capacités des citoyens à décliner les affiches qui sont accessibles avec un crayon ou tout instrument de modification, la pollution visuelle agace l’habitant du quartier. Ainsi, sur la place de la station de métro Mont-Royal, quelqu’un a tordu le cou à tous les candidats (fig.2) en montrant bien tout le vent que peuvent déplacer les discours politiques. Les moulins à vents tournent à Montréal, au détriment des discours politiques qui ne tournent plus ronds et ne convainquent plus.
Pour la troisième fois, le professeur Nelu Wolfensohn de l'école du Design de l'UQAM propose un concours parmi les étudiants pour renouveler les pancartes. Il critique les actuelles affiches (clic) tandis que certains candidats utilisent ces pancartes pour se faire remarquer. Ainsi, un candidat du parti Vert a fabriqué lui même 8 pancartes avec un marqueur noir, écrites sur l'endos de pancartes d'anciennes pancartes. Elles sont situées sur des lieux qui concernent le contenu du messages (piste cyclable, sortie d'autoroute, fermeture de biblothèque...) et sont écrites soit en anglais, soit en français. C'est là que la loi 101 est questionnée puisqu'elle oblige que le français soit la langue imposée sur tout type de support. Mais le candidat est sauvé, la liberté d'expression s'impose et l'anglais comme seule langue (3 pancartes sur les 8) est autorisé.
les québécois votaient pour les élections fédérales.
Le paysage des rues est alors assailli d’affiches qui présentent les candidats. Elles sont simples : un visage et un slogan sur une affiche cartonnée qui est souvent accrochée à un lampadaire.
La visibilité des candidats passe par cette diffusion pêle-mêle dans la ville (fig.1). Là où la France impose des zonages réglementés afin que les têtes de candidats soient les unes à côté des autres sur les plaques prévues par chaque commune, les québécois ont plus de marge de liberté même si parmi les règles à respecter, il faut retirer les affiches très vite après le vote.
Il n'en est rien. Au mois de novembre, la plupart des affiches des premières élections sont toujours présentes dans le paysage urbain. La presse signale que même le parti Vert pollue la ville en laissant ses pancartes. Rien ne bouge au fil des jours et chaque acteur de ce problème se défend comme il peut :
- les militants qui affichent l'information politique ont disparu le lendemain de l'élection et même un parti affirme que des gens ont relocalisés les pancartes ailleurs pour nuire !,
- les mairies d'arrondissements disent qu'elles vont envoyer un courrier à chaque parti puis sanctionner en les enlevant elle-même pour ensuite envoyer la facture aux partis.
Entre le 14 octobre et le 8 décembre, les québécois votent deux fois : pour les élections fédérales et provinciales. Le problème est que les campagne politiques provinciales ont démarré dans la foulée pour le vote du 8 décembre. Et c'est reparti pour de nouvelles affiches qui s'imposent sur les précédentes (qui sont enfin retirées).
Dès l'annonce des secondes élections, des pancartes étaient installées le lendemain, comme pour montrer que les partis sont réactifs, ont déjà un programme politique pour ces élections qui n'étaient pas prévues.
Les messages sont pauvres, composés d'un visage et d'un slogan avec le logo du parti. C'est l'affichage du chef de file qui compte (Pauline Marois d'un côté et Jean Charest de l'autre), même si le thème de l'économie, crise financière oblige, est mis en avant par le PLQ, avec son slogan "Oui, l'économie d'abord".
Ces affiches témoignent de l'importance accordée à l'image du chef au détriment des idées politiques selon le psychologue Pierre Faubert.
Reste que les citoyens qui s'orientent de plus en plus à voter impulsivement selon l'esthétique, le visuel, ont tout de même la capacité de jouer avec les pancartes imposées par les politiques.
Avant les élections, nombreuses sont les pancartes qui ridiculisent les candidats.
Après les élections, elles sont détournées en moulin à vent. En effet, outre les capacités des citoyens à décliner les affiches qui sont accessibles avec un crayon ou tout instrument de modification, la pollution visuelle agace l’habitant du quartier. Ainsi, sur la place de la station de métro Mont-Royal, quelqu’un a tordu le cou à tous les candidats (fig.2) en montrant bien tout le vent que peuvent déplacer les discours politiques. Les moulins à vents tournent à Montréal, au détriment des discours politiques qui ne tournent plus ronds et ne convainquent plus.
Pour la troisième fois, le professeur Nelu Wolfensohn de l'école du Design de l'UQAM propose un concours parmi les étudiants pour renouveler les pancartes. Il critique les actuelles affiches (clic) tandis que certains candidats utilisent ces pancartes pour se faire remarquer. Ainsi, un candidat du parti Vert a fabriqué lui même 8 pancartes avec un marqueur noir, écrites sur l'endos de pancartes d'anciennes pancartes. Elles sont situées sur des lieux qui concernent le contenu du messages (piste cyclable, sortie d'autoroute, fermeture de biblothèque...) et sont écrites soit en anglais, soit en français. C'est là que la loi 101 est questionnée puisqu'elle oblige que le français soit la langue imposée sur tout type de support. Mais le candidat est sauvé, la liberté d'expression s'impose et l'anglais comme seule langue (3 pancartes sur les 8) est autorisé.