La perception qu'un européen peut avoir de Boston quand il y arrive par la route est celle d'une vieille ville. Tout y est ancien, en tout cas, rien n'y est récent.
Les couleurs dominantes sont rouille, bordeaux foncé, gris, marron, ce qui, pour une première vue de la skyline, donne une vision terne à la ville, même par temps de soleil.
Kevin Lynch, avec son ouvrage « L’image de la cité », a démontré l’importance de la lisibilité d’une ville. Le paysage urbain est lisible grâce aux quartiers, points de repère et voies de communication et leur combinaison en un schéma d’ensemble. Son livre examine les qualités visuelles des villes américaines en en étudiant la représentation mentale chez ses habitants. Selon son étude, quelle que soit la ville (New-Jersey et Los Angeles sont aussi étudiées), les habitants accordent une importance aux panoramas car ils relient plusieurs éléments dispersés et donnent un ensemble cohérent car visible instantanément. Les contrastes sont alors aisément identifiables.
A Boston, parmi les différents éléments qui composent l’image mentale de la ville (les voies, les limites, les quartiers, les nœuds, les points de repère…), ce sont les quartiers qui structurent la ville selon l’auteur (un quartier est déterminé par l’existence de plusieurs éléments distinctifs comme le type de bâti, de décoration, d’activités, de classes sociales, d’éthnies...). K. Lynch parle de la force thématique des différents quartiers de Boston qui constitue l’élément fondamental de l’image de la ville afin de rassurer, et qui compensent l’absence de clarté de la voirie (1960, p.77). Toutefois, à l’inverse de la clarté du découpage des quartiers de nombreuses villes américaines, ceux de Boston sont certes fortement caractérisés mais les délimitations ne sont pas évidentes, probablement dues à l’évolution historique de l’une des premières villes du continent américain, sous un modèle européen concentrique.
Ce qu’il est intéressant de saisir, c’est la différence forte de perception entre l’européen et l’américain. Il semble que l’européen soit quelque peu déçu de Boston, ville aux couleurs foncées et tristes, avec aucun renouvellement urbain proposé. Seul le mémorial de l’holocauste est récent (et encore, 1995) mais les actuelles tours en construction ne sont pas imposantes et s’intègrent parfaitement dans la skyline sans la remettre en cause, sans faire évoluer la ville de manière flagrante. Marseille propose Euromed, Lyon propose Confluences, Nantes développe son île, Cleveland dispose du Rock and roll hall of fame and museum, Birmigham impose son Bull Ring… et Boston ancre sa particularité sur le patrimoine de la nouvelle Angleterre.
En effet, le point de vue des américains du nord sur Boston semble être la forte appréciation de cette ville historique qui conserve les traces du passé sans être menacée par des projets modernes. Nulle trace de modernisme à Boston, à l’image de son vieux métro et de son moche tramway. Boston, à travers sa freedom trail qui date de 1951, propose l’histoire de la nouvelle Angleterre en conservant un esprit ancien. Les américains aiment Boston pour ses traces d’histoire et parce que tout fait référence au passé, pour ces habitants du nouveau monde qui ne connaissent pas l’urbanisme médiéval. Boston est une ville touristique pour les américains.
Autre argument pour expliquer la non-visibilité des projets urbains de Boston, c'est le coût important du projet Big Dig. Débuté en 1985, ce projet d'autoroute souterraine parvient à 15 milliards de dollars aujourd'hui (le plus gros projet américain qui avait été estimé à 2,5 milliards) à cause de multiples péripéthies. Il avait l'ambition d'enfouir les principaux axes de déplacements de la ville. Difficile pour Boston de fabriquer de la visibilité avec de grosses dettes.
Kevin Lynch, avec son ouvrage « L’image de la cité », a démontré l’importance de la lisibilité d’une ville. Le paysage urbain est lisible grâce aux quartiers, points de repère et voies de communication et leur combinaison en un schéma d’ensemble. Son livre examine les qualités visuelles des villes américaines en en étudiant la représentation mentale chez ses habitants. Selon son étude, quelle que soit la ville (New-Jersey et Los Angeles sont aussi étudiées), les habitants accordent une importance aux panoramas car ils relient plusieurs éléments dispersés et donnent un ensemble cohérent car visible instantanément. Les contrastes sont alors aisément identifiables.
A Boston, parmi les différents éléments qui composent l’image mentale de la ville (les voies, les limites, les quartiers, les nœuds, les points de repère…), ce sont les quartiers qui structurent la ville selon l’auteur (un quartier est déterminé par l’existence de plusieurs éléments distinctifs comme le type de bâti, de décoration, d’activités, de classes sociales, d’éthnies...). K. Lynch parle de la force thématique des différents quartiers de Boston qui constitue l’élément fondamental de l’image de la ville afin de rassurer, et qui compensent l’absence de clarté de la voirie (1960, p.77). Toutefois, à l’inverse de la clarté du découpage des quartiers de nombreuses villes américaines, ceux de Boston sont certes fortement caractérisés mais les délimitations ne sont pas évidentes, probablement dues à l’évolution historique de l’une des premières villes du continent américain, sous un modèle européen concentrique.
Ce qu’il est intéressant de saisir, c’est la différence forte de perception entre l’européen et l’américain. Il semble que l’européen soit quelque peu déçu de Boston, ville aux couleurs foncées et tristes, avec aucun renouvellement urbain proposé. Seul le mémorial de l’holocauste est récent (et encore, 1995) mais les actuelles tours en construction ne sont pas imposantes et s’intègrent parfaitement dans la skyline sans la remettre en cause, sans faire évoluer la ville de manière flagrante. Marseille propose Euromed, Lyon propose Confluences, Nantes développe son île, Cleveland dispose du Rock and roll hall of fame and museum, Birmigham impose son Bull Ring… et Boston ancre sa particularité sur le patrimoine de la nouvelle Angleterre.
En effet, le point de vue des américains du nord sur Boston semble être la forte appréciation de cette ville historique qui conserve les traces du passé sans être menacée par des projets modernes. Nulle trace de modernisme à Boston, à l’image de son vieux métro et de son moche tramway. Boston, à travers sa freedom trail qui date de 1951, propose l’histoire de la nouvelle Angleterre en conservant un esprit ancien. Les américains aiment Boston pour ses traces d’histoire et parce que tout fait référence au passé, pour ces habitants du nouveau monde qui ne connaissent pas l’urbanisme médiéval. Boston est une ville touristique pour les américains.
Autre argument pour expliquer la non-visibilité des projets urbains de Boston, c'est le coût important du projet Big Dig. Débuté en 1985, ce projet d'autoroute souterraine parvient à 15 milliards de dollars aujourd'hui (le plus gros projet américain qui avait été estimé à 2,5 milliards) à cause de multiples péripéthies. Il avait l'ambition d'enfouir les principaux axes de déplacements de la ville. Difficile pour Boston de fabriquer de la visibilité avec de grosses dettes.