Cet espace rassemble des informations sur la communication terrioriale,
prioritairement sur la promotion de la ville et la production de son image.

Les thèmes de la Culture, des Projets urbains, de la Proximité, du Patrimoine,
du Développement économique ou touristique, de la Durabilité sont souvent traités, essentiellement par les villes et métropoles mais parfois aussi
avec d'autres types d'espaces, quelles que soient les échelles.

Montréal, ville universitaire

En octobre 2008, la presse montréalaise francophone traite de la place de l'UdeM, université de Montréal, dans les classements internationaux. Vient de tomber le classement du Times Higher Education qui situe l'UdeM parmi les 100 meilleurs universités du monde (91è, soit 2 places de mieux qu'en 2007). Via des articles de presse, que l'on retrouve dans la presse gratuite Métro, 24 heures, ou sous forme de publicité dans La Presse, une même trame cite aussi le classement de référence qu'est celui de l'université Jiao Tong de Shangai. L'UdeM y gagne 18 place en étant 133è.
L'argument de la langue, en cette semaine du sommet de la Francophonie organisée à Québec, est l'occasion de distinguer l'UdeM : Rares sont les universités non-anglophones a être bien classées, les premières universités françaises du classement de Shangai étant Paris VI (42è) et Paris XI (49è) qui gagne 3 places probablement grâce au prix nobel de physique remporté cet hiver par un de ces professeurs. L'UdeM serait donc particulièrement puissante puisqu'elle serait dévaluée par sa langue de travail qu'est le français.
D'une manière générale, les critères de classement sont peu favorables à la France : prix nobels du personnel et des anciens étudiants, les citations dans les revues (anglophones) les plus reconnues, le nombre d'articles dans les plus grandes revues scientifiques (toujours anglophones)... autant de critères considérés comme académiques, axés sur la productivité de la recherche. Une fois de plus, les classements s'orientent vers ce qui est le plus aisément mesurable dans un objectif de comparaison.

Mais dès que d'autres critères sont pris en compte, comme le nombre d'anciens élèves occupant des postes de dirigeants dans les 500 plus grandes entreprises mondiales, certes les universités US dominent toujours mais les universités françaises tiennent la dragée haute :
HEC France est 7è, l'ENA 10è, Science Po 11è, Polytechnique 15è et l'école des Mines, l'instigatrice de ce classement, est 20è. Ce classement s'intéresse à l'autre versant d'un pôle des universités en évaluant la formation estudiantine. Un seul critère est alors pris en compte et c'est l'université de Tokyo qui est en tête. Ce classement perd de son intérêt dès la 60è place (en deçà, les universités n'ont formées que 2 dirigeants), toutefois les quelques universités canadiennes concernées ne donnent pas de place à l'UdeM : Queen's university est 35è, execo avec Toronto, s'ensuivent Manitoba (88è), Western Ontario (89è), Saint-Anne College, Sherbrooke, Wilfried Laurier (212è execo)... Mais à l'échelle de la ville de Montréal, Concordia est classée 33è et Mc Gill est 347è. Les universités anglophones sauvent la mise.
C'est là la capacité des villes à rebondir sur les palmarès. Dans la presse locale, Montréal est annoncée comme
la seule métropole canadienne et l'une des rares dans le monde a avoir plusieurs universités dans le top 100 : "Ces résulats consolident donc la place de Montréal parmi les villes de savoir les plus dynamiques" se plaît à préciser la presse locale. Il est vrai que parmi les 4 universités montréalaises, il y aura toujours quelques arguments à mettre en avant selon l'angle de vue proposé.

Visibilité mondiale des villes françaises : Brest gagnante en 2008

Pour choisir parmi la liste des villes françaises qui semblent avoir un rayonnement européen, Google fait sa sélection. A travers son nouvel outil Google street view, les villes choisies mêlent Espace pratiqué et Espace médiatisé puisque les photos successives (tous les 10 mètres) des lieux urbains sont bien une médiatisation puissante à l'échelle mondiale de quelqu'un qui pratique la ville.

Grâce à une vue de 360° très malléable, l'internaute peut visiter la ville par un parcours photographique d'une grande qualité et d'une grande précision. A l'origine, ce programme était conçu en mai 2007 pour 5 villes américaines dont 3 qui ont des emblèmes territoriaux puissants : New York, San Francisco, Las Vegas ainsi que Miami et Denver. En août 2008, les Japonais et les Australiens ont pu voir leurs villes avant l'Europe à l'automne.
Les villes choisies sont Lille, Lyon, Marseille, Nice et Paris. Leurs emblèmes territoriaux parlent aussi aux internautes : la promenade des anglais, le Vieux-port marseillais, Fourvière... sont désormais visibles de près. Ce choix participe à distinguer certaines villes plutôt que d'autres auprès du reste du monde. Mais un événement de grande notoriété noie cette sélection dans un méandre de photographies de lieux ruraux français.
La Bretagne a aussi son lot de photo, comme des communes de Beslé, Guémené-Penfao, Pipriac... Sont-ce des métropoles dont l'aura dépasse les frontières françaises ? Ce sont juste des communes qui ont été sur le parcours du Tour de France 2008. Ainsi, Google street view propose la médiatisation des espaces pratiqués de Chateauroux, Pau, Nîmes, Montluçon ou Roanne.
Peuvent se greffer aux 5 grandes villes selectionnées, Nantes, Saint-Etienne et Grenoble, même si l'ensemble de l'espace urbain n'est pas concerné. Concernant la Bretagne, elle est assez bien représentée.
C'est une aubaine pour cette région qui a proposé une forte communication cet été en fédérant pour la première fois, plusieurs territoires autour de la marque Bretagne 2008, dont le logo ne semble pas avoir eu un fort succès (il n'est pas recensé sur l'internet, ce qui est un comble pour un logo territorial).
Brest, Saint-Brieuc, Saint-Malo et Vannes se retrouvent mises en image sur Google, au détriment de Rennes ou Quimper.

Concernant le Tour de France, Brest a créé un logo assez profilé qui, avec l'autre logo estival, celui de Brest 2008 l'événement maritime, forme une bonne visibilité médiatique extra-nationale. En 2008, Brest est le point de départ du Tour de France, accueille de magnifiques voiliers, tout comme Rouen, et voit sa ville mise en image sur Google.

Place aux cultures (2)... comme projet urbain

La place aux cultures est un projet qui s'inscrit dans le temps long.
Pour faire patienter la population rennaise, une exposition est proposée par la municipalité, présentant le projet urbain, en extérieur, au bord d'une bouche de métro. L'historique de la future place aux Cultures qui a porté le nom de place du Champs de Mars puis Esplanade Charles de Gaulle, est présenté avec une scénographie qui évoque le chantier urbain. Le contenu est produit par la direction de l'aménagement et de l'urbanisme tandis que la direction de la communication a conçu la présentation. 6 côtés présentés en deux triangles fermés, forment un cheminement d'informations telles que :
- auparavant la place était une prairie appartenant à un couvent,

- des foires aux bestiaux ou le cirque y ont tenu séances
,
- puis, les futurs projets sont présentés (le parking, la salle de spectacle, le multiplexe cinéma, le bâtiment Jeunesse...).

Le logo de la Ville de Rennes témoigne du rôle d'information publique de cette exposition extérieure qui, par son aspect "emplacement temporaire posé sur des planches", atténue l'attente du projet urbain dont la temporalité ne correspond pas aux souhaits des usagers. L'objectif premier est bien de présenter les futurs projets et l'allure de la future place. Ces images d'espaces en projet est mêlée à des informations historiques qui inscrivent l'exposition dans une chronologie d'une place toujours en évolution.
Les textes informatifs sont courts, ce qui donne envie de lire sur la ville. Les dates de livraison des bâtiments sont dépassés et sont une trace de mauvaise gestion des projets urbains. A Angers, la démarche est davantage poussée. Dans le cadre de la construction du tramway dans le paysage urbain (inauguration en 2010), un relais info-chantier est conçu en tant que point d’information à propos de l’état d’avancement du projet urbain. L’objectif est de rassurer les riverains grâce à une relation de proximité. Un mobilier d’information recense tous les renseignements et incarne le projet dans son ensemble pour ne pas associer la présence des médiateurs uniquement à des difficultés. Ils doivent aussi être les relais de la valorisation du projet tramway dans le quartier. Des visites de chantier d’une à trois heures ; des événements de proximité lors de dates clés (premier coup de pioche des chantiers locaux, plantation du premier arbre, lors des fouilles archéologiques, pose du revêtement définitif…) ; ou des journées entières avec les médiateurs (auprès des scolaires et des entreprises et institutions proches du chantier, avec notamment la rediffusion des outils TIC) sont des actions envisagées dans le plan de communication 2008. Une exposition est diffusée en 2007 dans une salle en centre-ville, dissociée du lieu du projet urbain (un trajet qui traverse la ville). Au sein de l'exposition, la scénographie précise les adaptations par rapports aux films initiaux, ce qui est une manière d'atténuer la difficile gestion des évolutions de projets urbains.

Place aux cultures (1)... comme centralité

Afin d’attirer les acteurs culturels et entraîner le développement local, l’image d’une ville peut reposer à la fois sur une politique de grandes institutions (la notoriété des grands équipements et la qualité de leur programmation donnent une hiérarchie des villes), une politique culturelle avant-gardiste (les nouvelles formes artistiques et culturelles comme les espaces non-conventionnels, les friches, les squatts, les arts de la rue, les cultures urbaines qui donnent une image d’acteurs hors-champ institutionnel) et une volonté de rayonnement (grâce à la présence d’acteurs culturels insérés dans les réseaux internationaux et l’implication des acteurs dans les projets de dimension au moins nationale). Les pratiques non institutionnelles sont reconnues comme critères de vitalité d’une ville et de son public (Vivant, 2007). Selon le cabinet d’étude TMO (2002) Grâce à la combinaison des champs universitaire et culturel, la notoriété culturelle du territoire rennais se construit à partir de :

- l’antériorité de Rennes en matière de dynamisme culturel (une des premières Maisons de la Culture, un Centre chorégraphique national, un festival de renommée nationale depuis 1978, une des premières inaugurations d’un commerce FNAC et d’un VIRGIN en France),

- la présence de grands équipements (opéra, Théâtre national de Bretagne, musée

des Beaux-arts, centre d’art contemporain, conservatoire de Région),

- la notoriété ou l’image de plusieurs lieux culturels autres que les lieux institutionnels. L’UBU, l’Aire-Libre, l’Arvor, la Péniche-Spectacles, Le Jardin Moderne, la Criée… sont autant de lieux qui valorisent ceux qui les citent,

- la présence d’acteurs connus ou dont le travail est apprécié (artistes ou gestionnaires),

- les grands événements (Transmusicales, Tombées de la Nuit, Travelling et Mettre en scène, ainsi que Mythos et Marmaille permettent de parler des 3T et des 3M),

- l’existence d’équipements de quartiers (Triangle, Rallye, Paillette, Tambour),

- la reconnaissance d’un rôle régional grâce à une offre culturelle large et diffusée.

Mais les faiblesses de Rennes sont liées à sa petite taille : une ville moyenne et peu cosmopolite ne rime pas avec la citadinité culturelle. Les grandes villes sont associées à l’émergence de nouvelles formes de cultures urbaines, lesquelles se nourrissent du vécu des cités et de la rencontre de logiques et de traditions culturelles différentes, et plus particulièrement du métissage des cultures. Les autres faiblesses portent sur les arts plastiques, la faible politique de résidences d’artistes, une politique d’équipement insuffisante, un manque de passerelles entre le monde de la culture et les technologies, ce qui aboutit d’une manière générale à une image qui vieillit si elle ne repose pas sur des actions concrètes. Ces faiblesses ont trouvé un écho avec des efforts incarnés par la place aux Cultures. Ce projet urbain achevé en 2008 donne une place centrale à la culture au sein de Rennes.

Avec les rénovations urbaines de la décennie 2000, les activités culturelles ont déserté le centre-ville. Des manifestations qui ont fait la renommée de Rennes, comme les Transmusicales, en ont été écartées. De surcroît, avec l’ouverture de salles de spectacles à Brest, Caen ou Nantes, les tournées d’artistes sont moindres. La salle provisoire du Musikhall, installée à l’extérieur de la ville au parc des expositions, ne réfère pas à la centralité urbaine. Pour contrer cette situation, la restructuration de l’esplanade du centre-ville renommée Place aux Cultures s’appuie sur des équipements existants (les Champs-Libres ouverts en 2006, l’espace jeunesse le 4 bis ouvert en 2007, la salle de spectacle le Liberté réouverte en 2008, le complexe cinématographique dessiné par Christian de Portzamparc, ouvert en 2008) pour créer le plus important pôle culturel de l’agglomération, en plein cœur de ville, non loin du TNB.

A partir de la montée de la Culture dans la fabrication de l’image rennaise au fil des 25 années de promotion territoriale, à défaut d’être quantifiée comme outil de développement territorial, elle participe aux valeurs de la ville. Les conditions sont rassemblées pour mesurer l’impact d’un positionnement culturel rennais, impulsé par le développement des images événementielles qui agissent de manière plus ou moins indirecte sur la production d’image (Barthon, Garat, Gravari-Barbas & Veschambre, 2007).

Double message sur carte postale

Comment, avec des informations simples, créer un double message ? Au départ imaginée comme une information de service public, cette carte postale diffusée sur le territoire rennais présente le réseau de transport collectif urbain (métro et bus). La STAR, société de transport de l'agglomération rennaise, qui a déjà su jouer de son nom dans quelques opérations publicitaires, joue cette fois avec les chiffres. Le chiffre 1 associé au &, souligne le slogan dialectique du tous et du chacun. Surtout, c'est l'unicité du territoire qui est exprimé, avec un seul réseau sur un vaste territoire. le signe = exprime bien l'unité des 400 000 habitants. Les rennais étaient restés sur les nombres 360 000 habitants, diffusés lors de la création de la communauté d'agglomération de Rennes en 2000, puis 380 000 et dernièrement 388 000, selon le recensement de 2007. Désormais un nouveau nombre est annoncé. 400 000 = 1, c'est-à-dire que la métropole est évoquée par les chiffres sans même que le terme soit mentionné. C'est un second message assez fort. Nulle part il n'est écrit "métropole" mais pourtant c'est bien ce qu'émane cette publicité qui devient une communication territoriale en plus d'une information de service public.