Avec la décentralisation française de 1982, les villes, pôles de puissance, concentrent d’importants moyens financiers et agissent désormais pour attirer les populations. En effet, le système de répartition financière en France est passé de la centralisation à la contractualisation (contrats de plan Etat-Région, contrats de ville sectorisés, contrats de pays avec l’Europe). Chaque ville tire la couverture vers elle pour être la mieux dotée.
La communication territoriale est l’outil le plus utilisé pour attirer les populations. La promotion des villes installe celles-ci comme des marques à vendre. On pourrait dire que naît le concept de « concurrence » territoriale. Mais la concurrence suppose un marché avec une valeur monétaire, en l’occurrence la richesse des populations, dans le but d’accroître la consommation locale et de stimuler le marché ; les entreprises du marché seraient les villes françaises, chacune cherchant à obtenir des parts de marchés en attirant les populations. Pierre Grunfeld affirme que « l’ambiguïté vient du fait que les élus affirment qu’ils se comportent en chefs d’entreprise, les médias les en félicitant ou les y incitant (1) » en ajoutant que le citadin est considéré alors comme citoyen-actionnaire.
Mais peut-on réellement parler d’une concurrence territoriale ?